un rien ?

 
 

octobre 2021

tonnent les sentences, les jugements
une voix fredonne, légère

martèlent les mots du bon sens, de l’évidence
ruissellent les pas d’une course, des sauts, rires et cris de jeux

susurre le message publicitaire, à l’oreille, fascination, hypnose
un corps danse une danse inconnue,
dessine des mouvements improbables,
une geste insue

brillent les objets, happent, attirent, tirent les ficelles d’êtres plus objets qu’eux
une main, sur l’argile, modèle les formes de l’absolu

frappe la foudre ou le bras, enserre et broie, le puissant ou du destin le poids
des yeux restent ouverts, l’éclat d’un regard, incandescence

et un autre quelque part ou tout près, entend, voit, ressent,
de ses mots, son mouvement, son souffle,
de son geste répond

aliénations…
une voix s’élève, se courbe un poignet, soupire un violoncelle,
battent les cœurs des daikos
subversions, Antigones plurielles, il suffit d’un rien
subversions, sujet, désir en son mouvement

il suffit d’un rien – un rien nécessaire – gare, un rien se perd, si facilement, s’écrase, se nie, se noye – gare…
l’art, la psychanalyse, sous toutes ses formes la création, 
garants-gardiens,
accoucheurs-sauveurs-réanimateurs-résurrecteurs, 
d’un rien ?

Cyrielle Weisgerber

 
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